
A chaque fois qu’on parle de secteurs ou encore de ressources en mal d’exploitation, la question énergétique revient systématiquement à la charge. C’est que les analystes parlent souvent d’un fort potentiel national, malheureusement tournant toujours au ralenti, faute, certainement, de stratégie et de prospective. Et cela se traduit annuellement par un manque à gagner colossal.
Ce retour régulier au secteur énergétique est d’autant plus légitime que les subventions du secteur continuent à grever profondément le budget de l’Etat et à constituer des charges de plus en plus lourdes pour les finances publiques. On parle justement d’une enveloppe annuelle de plus de 7 milliards de dinars, soit environ 7% de notre budget. Un peu trop pour un pays qui, malgré un retour progressif à la stabilité économique, se retrouve toujours dans l’urgence financière.
Sans trop s’attarder sur les détails, on reconnaît que le secteur énergétique, en dépit d’une nette volonté politique, n’arrive pas à bénéficier du niveau de recherche et de développement qu’il mérite, faute de planification, de stratégie d’exploitation bien élaborée et d’un cadre juridique et législatif assez solide.
Des défaillances qui ont fini par pénaliser les programmes aussi bien de prospection que d’exploration et freiner sérieusement les investissements
Une situation désolante, surtout que l’Etat a placé les questions de sécurité et de souveraineté énergétiques comme des choix stratégiques nationaux prioritaires.
Et c’est certainement en raison d’un tel dysfonctionnement que, depuis quelque temps, l’Etat est monté encore une fois au créneau pour multiplier les directives de revalorisation du secteur dans toutes ses composantes.
On se rappelle, d’ailleurs, la signature, en juillet dernier, de plusieurs protocoles d’accord avec d’importantes entreprises internationales pour la production et le développement de l’hydrogène vert. Une disposition très importante car en cas de bonne gestion, elle permettra à notre pays de valoriser ses exportations, surtout qu’il est question d’un produit actuellement en plein essor, en Europe notamment, qui s’est fixé comme objectif de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2035. D’où l’intérêt accordé à l’hydrogène « bas carbone ». Cette question d’exportation se replace désormais comme une urgence pour mieux maîtriser le déficit inquiétant de la balance commerciale énergétique. Les statistiques retiennent, en effet, plus de 10 milliards de dinars pour 2024.
Ce qui est encore plus important, c’est que pour soutenir davantage les programmes énergétiques et répondre aux nouvelles exigences, l’Etat a pris également toutes les mesures nécessaires pour s’engager dans une révolution législative et des réformes institutionnelles profondes. En atteste le projet d’amendement du code des hydrocarbures.
Une révision que tous les observateurs qualifient d’irréversible et qui s’inscrit, en elle-même, dans une nouvelle vision misant sur la dynamisation des investissements, l’amélioration du niveau de recherche et développement, la capitalisation du potentiel national et sur la réduction de la dépendance énergétique.
On reconnaît en effet que «le manque de clarté et l’absence de certaines dispositions juridiques» ont souvent constitué une entrave sérieuse à la recherche, l’exploration et notamment l’exploitation des terres collectives.